Ca y'est! Aujourd'hui se terminent les immersions des modules en Baie de la Possession: au total, ce sont 7 hexapodes, 5 sandwiches, 6 voussoirs et 2 berceaux qui ont été immergés sur 25m de profondeur, en 4 amas distincts sur un transect d'environ 150m de longueur, parallèle au trait de côte.
A La Possession, profitant du site déjà aménagé dès 2003 et ayant fait ses preuves en termes écologiques et halieutiques, l’objectif de ce réseau de modules est de proposer à terme un nouveau site de pêche pour différents types d’espèces : pélagiques (pêche cavales, bancloches, carangues…), nectobenthiques (beauclairs, ti-jaunes…) et benthiques (rougettes, etc…)...mais surtout d'apporter un soutien à la production naturelle : les récifs artificiels permettront aux espèces benthiques, au cycle de vie le plus fragile, de bénéficier d’abris adaptés aux petites tailles et tailles intermédiaires pour les post-larves et juvéniles, afin d’augmenter leurs chances de survie et favoriser leur croissance, avant qu’ils ne colonisent le milieu naturel environnant (effet « corridor de migration», cf. schémas ci-dessus et ci-dessous!).
C'est pour cela que les récifs ont été aménagés en amas alternés de structures hautes chaotiques (hexapodes encadrant un berceau) et d'abris bas "avec un toit" (sandwiches sur voussoirs), afin d'étudier les effets comparés des uns et des autres types d'abris sur la colonisation par les juvéniles des différentes espèces de poissons. De plus, vu les courants côtiers sur cette zone (parallèles au trait de côte, variant de sens selon la marée), une telle configuration devrait permettre de créer les turbulences favorables aux apports nutritifs sur ces récifs artificiels (cf. schéma ci-dessous).
Deux bouées en surface signaleront la présence des deux amas d'hexapodes. La règlementation devrait y être simple: interdiction totale d'accès et de pêche dans un rayon de 50 à 100 mètres autour des deux bouées (cela permettra d'encadrer complètement la zone d'emprise de tous les amas récifaux), sauf pour la pêche d'appât vivants (pêche cavale, bancloches, sardines...) pêchés à la mitraillette par les pêcheurs professionnels.
Cette interdiction stricte a pour but de laisser le système écologique se stabiliser le temps de l'expérimentation et du suivi scientifique: l'autorisation de pêche directe sur les récifs artificiels (pêche à la palangrotte, autres...) ne devrait être appliquée qu'après au moins plusieurs années de "maturation écologique" du système et une consultation large des usagers.
Désormais le suivi scientifique peut commencer!
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